vendredi 17 janvier 2020

Friedensreich Hundertwasser


« Le 12 décembre 1967, à l’occasion de l’action commune avec Ernst Fuchs et Arnulf Rainer, Friedensreich Hundertwasser, entièrement nu, tient pendant une demi-heure son discours Die Nacktrede für das Anrecht auf die dritte Haut (Discours «dans le nu» pour le droit à la troisième peau), debout entre deux jeunes femmes également nues, dans la Galerie Richard P. Hartmann à Munich. Il déclare que l’habitat correspond à la troisième peau de l’individu. Il s’insurge contre les bâtiments qui sont le plus souvent identiques et s’apparentent à des prisons (rectilignes, sans végétation) car construits par des architectes qui privent l’individu de ses libertés et nuisent à sa santé (maladie, suicide). Il veut que l’homme se révolte contre cet enfermement, qu’il soit libre d’imaginer son habitat et de le personnaliser. A l’issue de ce discours, Ernst Fuchs et Arnulf Rainer réalisent devant l’assistance une action spontanée sous la forme de peinture corporelle. Dans l’esprit de liberté créative qui anime le Pintorarium, ils peignent des lignes courbes délicates, fragiles, élégantes qui se mêlent à d’autres nettement plus épaisses, plus énergiques, plus vives sur le dos et les jambes des deux modèles féminins nus. Le lendemain 13 décembre, Friedensreich Hundertwasser, à son tour, mène son action planifiée Mädchenbemalung (Peinture sur jeune fille), sans la présence du public. Il peint sur un modèle féminin nu, contrairement à son habitude de peindre sur d’autres supports (papier d’emballage, papier à dessin, papier pour fax, cartes postales). »
Sylvie Freytag. Art et politique en Autriche : l’impact des œuvres d’Alfred Hrdlicka, de Friedenreich Hundertwasser, de Günter Brus et de Valie Export sur l’Autriche de la Seconde République. Art et histoire de l’art. Université de Strasbourg, 2017, p. 130, 131.
(Photo: Stefan Moses )



Friedensreich Hundertwasser, Mädchenbemalung, München, 1967.

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